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Mélinda Huber : "Nous allons là où les gens ont besoin de nous"

Publié le 05/03/2019 - Modifié le 28/07/2022

Fil d'Ariane

La présidente de ALT, revient sur les nombreuses innovations passées et à venir de l’association qui accompagne les personnes dépendantes.

C'est l’histoire d’une association qui œuvre depuis 50 ans en toute discrétion. Revenons dans les années 1970, à l’époque d’une nouvelle loi qui criminalise le trafic de drogue et met en place l’accompagnement des toxicomanes. "ALT a été créée pour aider ce public qui n’intéressait personne, voire qui faisait peur", souligne Mélinda Huber.

Après les premiers psychologues et psychiatres bénévoles, l’association se développe au fil des ans : elle crée son premier centre thérapeutique en 1985, recrute une équipe pluridisciplinaire (infirmières, médecins, assistantes sociales, éducateurs spécialisés…) et ouvre un pôle ambulatoire en centre-ville, qui suit aujourd’hui 1000 personnes dépendantes ou leurs proches.

ALT innove en inaugurant quatre appartements pour suivre des parents, autant sur des questions de toxicomanie que de parentalité, et 100 places d’hébergement pour un public concerné à la fois par une grande précarité, une addiction et des problèmes psychiatriques.

"Nous intervenons au centre de rétention d’Oermingen et auprès des jeunes consommateurs, reprend Mélinda Huber. Et depuis 1995, nous montons un réseau de points d’accueil et d’écoute pour les 11-25 ans dans le Bas-Rhin, afin d’aborder des questions liées à leur mal-être, leur situation familiale, leur corps, leur sexualité, aux questions de genre… ALT répond aux besoins de ses partenaires : établissements scolaires, centres socio-culturels, maisons de santé,missions locales... Nous allons là où les gens ont besoin de nous."

Renforcer la prévention

Tout en accompagnant l’évolution des addictions ‑ alcool, jeux, produits de substitution, cannabis… - ALT souhaite renforcer ses actions de prévention. "Lorsque les jeunes sont pris en charge à temps, ils peuvent rebondir ou éviter de basculer dans l’addiction." Idem pour les anciens détenus : si leur sortie de prison n’est pas bien préparée, les risques de récidive sont élevés, autant en termes de délinquance que d’addiction.

"Malheureusement, il devient très difficile de trouver des financements", regrette Mélinda Huber. L’ancienne assistante sociale, devenue cheffe de service avant de prendre la tête de l’association en 2018, regrette qu’une chose n’ait pas changé en 50 ans : le regard de la société, qui "lie encore trop toxicomanie et violence". Léa Davy

Photos Jérôme Dorkel et SHVETS Production

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