La gestion et l'entretien des arbres

La gestion et l'entretien des arbres

Fil d'Ariane

Si Strasbourg est une ville très arborée, c'est qu'elle est à la fois riche de son propre patrimoine, mais aussi de celui des autres propriétaires de son territoire. La taille d'un arbre d'ornement est réalisée pour adapter le végétal à des contraintes humaines...

La gestion du patrimoine arboré

La gestion des arbres urbains est l’ensemble des actions mises en œuvre pour assurer la pérennité du patrimoine arboré. Ces actions ont pour objectif d’anticiper et d’accompagner les évolutions du patrimoine, elles se basent sur une bonne connaissance du patrimoine et consistent à assurer le suivi sécuritaire et sanitaire des arbres , la protection du patrimoine et son renouvellement .

L’entretien du patrimoine

L’entretien des arbres consiste à assurer les interventions techniques, il s’agit des tailles de formation ou de suppression de bois mort, d'adaptation pour limier le gabarit des arbres et gérer l'interaction avec les bâtiments, les transports publics, le vélo, les réseaux.  Il s’agit également des interventions sur les pieds d’arbres, parties particulièrement sensibles car le substrat doit rester perméable et non compactée pour permettre le développement racinaire et l’absorption de l’eau. Il est parfois nécessaire d’installer du mobilier urbain au pied des arbres – corsets d’arbres, potelets - pour les préserver des chocs avec les véhicules.

85 000 arbres urbains sont gérés par les services de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg. Service espaces verts et de nature, 2023

Le mode de conduite des arbres

La conduite des arbres est le mode d’entretien retenu par le gestionnaire des arbres. Il est retenu en tenant compte des contraintes techniques du site, des objectifs paysagers, de la fonction de l’arbre. Les opérations de taille à mettre en œuvre sont différentes en fonction du mode de conduite retenu :

  • Les "formes libres" ou "semi-libres" : l’architecture de l’arbre est conservée. Quelques tailles sont effectuées afin d’adapter les arbres aux contraintes des sites. Par ex. supprimer les branches basses pour permettre le passage des véhicules ;
  • Les formes architecturées : des formes artificielles sont créées et appelées : "têtards", "rideaux", "marquises", "palissés", "en gobelets" etc. Elles sont obtenues par des tailles de formation, puis des tailles d'entretien régulières à un ou deux ans d’intervalle. Les formes les plus courantes à Strasbourg sont la "tête de chat", la "micro-tête de chat", ou le "rideau", notamment le long des voies du tramway.

Objectif "forme libre" :

Strasbourg s’oriente progressivement vers la généralisation des formes "semi-libre". Les tailles nécessaires au maintien des "formes architecturées" ont en effet souvent un impact esthétique négatif, elles perturbent la faune qui vit à l’abri de l’arbre et doivent être reproduites pendant toute la durée de vie de l’arbre. Le service en charge de la gestion des arbres va progressivement remplacer les formes architecturées au profit des formes libres. Les alignements d’arbres "architecturés" feront l’objet d’une étude d’opportunité et technique pour être "relâchés" en "forme libre". Si la conversion est possible, ils seront relâchés avec une taille d’accompagnement sur 6 à 8 ans.

Dans le cas ou la conversion n'est pas possible, il est nécessaire de poursuivre les taille architecturées. 

Par ailleurs, dans tous les nouveaux projets de plantation, les nouveaux alignements d’arbres seront conduits en forme libre.

En 2023, 1465 arbres sont en cours de conversion vers une forme libre. 

Eviter la taille :

Les interventions de taille des arbres doivent être réduites car elles mettent à nu une partie du bois qui n'est plus protégé des nombreux agents pathogènes par la barrière que représente l'écorce. Les défenses mises en place par l'arbre pour compartimenter les zones infectées sont plus ou moins efficaces selon l'essence et la vigueur de l'arbre concerné, elles ne peuvent contrecarrer les effets dus à des blessures trop importantes. La taille élimine aussi une partie des réserves de l'arbre, ainsi que sa masse foliaire qui contribue à la vie et à la croissance de l'arbre.

Les périodes pour tailler :

Il est possible de tailler les arbres quasiment toute l’année, à l’exclusion de la période d'apparition des feuilles – débourrement - et pendant la période précédant la chute des feuilles - descente de sève -.

La taille des arbres en feuille, ou "taille en vert" - de juin à début août - assure une meilleure compartimentation et un meilleur recouvrement des plaies, limite l'apparition de rejets et permet de mieux repérer le bois mort. La taille des arbres sans feuilles - en période hivernale - permet de mieux distinguer l'architecture de l'arbre et limite les risques de déchirure d'écorce.

Idées reçues et mauvaises pratiques à abandonner :

Ci-dessous, un certain nombre d'idées reçues qu'il convient de rectifier :

  • "La taille fait du bien à l'arbre" : faux ! Toute taille est une agression qui stresse l'arbre. Il ne doit être taillé qu'en cas de contraintes extérieures.
  • "Pourtant on a toujours taillé les arbres !" : autrefois, la taille sévère était pratiquée à des fins utilitaires (production de bois, vannerie, fourrage, etc.). Aujourd'hui ces usages ont été abandonnés, mais ce mode de taille se perpétue néanmoins par habitude.
  • "Mais tailler un arbre lui donne de la vigueur, ça lui fait du bien" : non ! Toute branche vivante est utile à l'arbre. Tailler une branche de grosse section, réduire la hauteur de l'arbre, ont des conséquences sur sa stabilité, sa santé, sa solidité. L'arbre construit du bois selon ses besoins. Respectons son développement naturel autant que possible.
  • "Je vois bien qu'après une bonne taille les branches sont solides et repoussent 2 fois plus vite !" : c'est parce que l'arbre compense la perte de ses branches par des rejets à croissance rapide. Mais il s'épuise, les nouvelles branches sont fragiles et ont une forte prise au vent. Toute taille sévère désorganise la structure de l'arbre.
  • "Et question de sécurité, un arbre trop haut ne risque-t-il pas de tomber ?" : même si à court terme, le rabattage d'un arbre en réduit sa prise au vent, la taille radicale détériore gravement et irrémédiablement la santé de l'arbre. Réduire la hauteur et couper des branches maîtresses affaiblit l'arbre et son système racinaire. Les risques de chute et de casse augmentent, les plaies occasionnées par l'étêtage sont la porte d'entrée d'agents pathogènes - champignons, insectes, bactéries - .

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